Destin, où m'emmenes-tu ?

Chapitre 1

"Pff..., quelle chiante, cette prof de maths !" C'est ce que je pense en ce moment.
Le nez sur mon cahier, je me tue à essayer de comprendre ce problème que m'a donné Mme. Desfrênes.
Je suis en permanence, perm pour nous, les ados. A côté de moi, je vois Florian-Jules, le premier de la classe des 4ème C qui vient de terminer son problème. Il affiche un large sourire qui me donne envie de vomir. Ses cheveux roux et bouclés, son appareil dentaire et ses lunettes de mouches le rendent - pardonnez-moi - très, très laid !
Moi, je m'appelle Marion. Je suis en 4ème D, la meilleure de toute les classes ! J'ai des cheveux châtains foncés et des yeux bleus gris. J'ai de belles joues qui me donnent, pour me déplaire, un air d'enfant. Moi, en cours ? Honnêtement, je suis bonne en classe, 1ere de la mienne. J'aime à peu près toute les matières, sauf les maths. Non, mais sincèrement, qui a envie de savoir la racine carré de 12 x 0,4 ? Très peu pour moi.
Sinon, j'adore les français , et particulièrement la rédaction ! C'est tellement plus passionnant que Pythagore et tous les autres !
Je regarde derrière moi, il y a Marina, et à côté d'elle, Joris !
Je suis folle de jalousie. Marina a beau être ma meilleure amie, je l'envie tellement: elle est si proche de Joris !
Il a du m'adressé quoi ?...10 regards depuis le début de l'année. Il est tellement beau, avec ses grands yeux bleus, ses cheveux châtains habituellement coiffés d'une crête.
Je lui ai demandé de sortir avec moi, l'an dernier... Oui, je sais, en 5ème... Passons. Il a refusé.
Moi et Marina, on l'aime depuis la 6ème.
La table d'à côté, y a Fanny, ma "p'tite folle". Elle est timide, mais c'est une chouette fille ! A côté d'elle, Chloé, ma petite cousine. Je ne sais pas quoi penser d'elle, tantôt je l'adore, tantôt je la déteste. Chloé, elle est jalouse, autoritaire, trop curieuse. Vous allez me dire "Ouais, elle est chiante, quoi !" et je vais vous répondre "Oui, c'est ça."
La cloche sonne et je range mes affaires, et c'est parti pour 15 minutes de récré. Je sors de la perm, et quand j'arrive dehors, je prends mon porte-monnaie pour prendre un croissant. J'arrive devant la fenêtres où ça se passe et j'attends patiemment. Comme d'habitude, les 3èmes poussent tout le monde pour être sûrs d'en avoir. Comme d'habitude, les 6èmes "grattent" des places pas très discrètement. L'un d'entre me pousse et je rouspète
" Nan, mais, y en aura pour tout le monde ! ".
Les filles qui s'occupent des croissants commencent à encaisser les 50 cents et pour tour arrive. C'est Julia et Marie qui s'en occupent. Je tend une pièce de 1€ à Julia.
" Donne moi en deux s'il te plaît. "
J'attrape les deux croissants et en donne un à Marina.
" Ouf. Dis, tu lui as demandé, à Joris, au final ?
- Nan, j'ose pas. "
Marina, c'est un garçon manqué. Elle a des cheveux bouclés et "châtains clairs", parce qu'elle ne veut pas qu'on lui dise qu'elle est blonde. Et elle a des yeux bruns foncés. Honnêtement, elle est très jolie. Elle adore le foot, contrairement à moi.
J'aperçois tout à coup Célia qui vient me faire le bise. Célia, elle est émo. Enfin, un peu quoi. Elle a des cheveux noirs charbon et des mèches bleus. Elle est en 3ème. Elle est géniale, comme fille. Bon, j'aime pas trop son genre de musique (Marilyn Manson). Moi, je suis plutôt Coldplay...
La cloche sonne déjà, et on va se ranger en attendant que la prof de français vienne.
" Aujourd'hui, elle nous rend nos interros. " Me dit Marina.
Je souris et Mme. Hequin arrive. Nous la suivons et arrivons devant la salle 208. Elle nous fait entrer et je vais à ma place, sans m'assoir, comme tous les profs le veulent. Elle nous fait signe, et on s'assoit.
" Bonjour !
- Vous avez corrigé nos interros ? demande Vincent.
- J'allais y venir, si tu me laisse 5 minutes..."
Et le cours commence. Je suis passionnée. Plus tard, je serai peut-être écrivain pour enfants. Non! Non, pas genre "Choupi va à la plage" ! Non, pas du tout. Bref.
" Voilà les interros que Vincent attendait tant ! "
Mme. Hequin, c'est une grande blonde aux yeux bleus, elle est très drôle et je l'aime beaucoup. Je crois qu'elle m'aime bien aussi. Elle m'adresse des petits clins d'oeil et adore quand je lis en mode " Miss Météo ". Ça la fait rire, comme toute la classe. Oui, je suis assez populaire, et heureusement ! Sinon, je pense que je serais très malheureuse...

Chapitre 2

Je reçois ma copie: 16. Je suis satisfaite et on fait la correction. Et voilà que la cloche sonne déjà.
Nous rangeons nos affaires et nous précipitons dans les couloirs. Là, je vois une sorte de papier qui traîne. Je le ramasse et lis: «  Mairé dé vasa Comom graal »
~C'est quoi ce délire ?~
Je retourne le papier, il est bizarre. Quand on le touche, on ne sait pas si c'est du cuir ou du coton. Je le range dans ma poche et rejoins Marina.
On arrive devant la salle d'Histoire-Géo et M. Ducar nous fait entrer. Avec Mme. Hequin, c'est mon prof préféré. Il est très, très drôle. C'est passionnant l'Histoire avec lui. Tu ne t'ennuies pas comme tu t'ennuierais avec M.Mamulik, le prof de Technologie.
«  Aujourd'hui, vous avez une interro. » dit M.Ducar
Il distribue les feuilles, les questions sont assez difficiles.
Nous commençons l'interrogation et la finissons à la fin de l'heure. Je lui rends ma copie et range mes affaires. A côté de moi, Fanny fait la même chose.
Les élèves sortent, mais moi je reste en classe et m'approche de M.Ducar. Je lui montre le mot et le demande:
«  Dites, Monsieur, cette langue ne vous dit pas quelque chose ? Je l'ai trouvé dans le couloir tout à l'heure.  Il observe le mot en réfléchissant.
- Non, je pense que c'est simplement un code que des élèves utilisent entre eux. Cette langue n'existe pas. Par contre, je me demande ce que peut bien être ce tissus, enfin cette chose...
-Merci, Monsieur. Bonne journée ! »
Je ramasse mon sac et m'en vais en courant vers la salle d'S.V.T. J'attends comme tout le monde et Mme. Raille nous fait entrer. Le cours se déroule, et tout le monde s'en fiche de comprendre la différence entre un globule blanc et un rouge.
A la fin du cours, tout le monde semble se réveiller. Les autres s'en vont et je m'approche de Mme. Raille et lui montre le mot.
« Vous connaissez cette matière ?
- Non, ça ne me dis rien. Attend, je vais l'examiner au microscope. » Elle prend le tissus et l'examine.
« Il semble que ce soit... Du cuir, mais certainement pas d'un veau ou d'une vache, ni d'un buffle, ni de quelconque bovin.
-Merci. »
Je récupère mon mot et m'en vais et descends dans la cour. C'est l'heure de la cantine.
Je regarde à nouveau le mot. ~ Qu'est-ce que ça peut bien être ?... ~
Je m'approche du rang et patiente à côté de Marina.
« Regarde., Je lui montre le mot et elle prend une expression un peu étonnée
- C'est quoi ?
- Aucune idée. Ni Mme. Braille. M. Ducar pense que c'est un message codé d'un élève, mais ça n'explique pas cette matière... »
Je le range et nous entrons dans la cantine, au menu : Salade de tomates, hachis parmentier, et ananas.
Je passe au self et vais m'assoir à une table de 4.

Chapitre 3


Je commence à manger ma salade, tranquillement et Marina arrive. Elle est suivie de Camille et de Fanny. Elles s'assoient toutes et nous commençons à bavarder.
" J'ai trouvé un papier bizarre dans le couloir."
Je le montre à Fanny qui le passe à Camille.
" Bah, c'est des idiots qui s'amusent à s'envoyer des messages codés. me dit Camille
- Mais alors, que peut bien être ce papier ? Enfin...ce tissus ?"
Personne ne me répond et nous changeons de sujet.
Quand je passe au plat, il se passe une chose étrange. Je suis certaine d'avoir vu le hachis bouger.
~Je deviens folle...~
Je continue de manger, tranquillement. Il a à nouveau bougé. J'inspecte la purée, la viande, la sauce. Absolument rien d'anormal. Je soupire et passe directement au dessert.
" Tu n'aimes pas le hachis ? me demande Marina.
- Non."
Je commence à manger mon ananas. C'est très bizarre... Il semble...vouloir m'empêcher de le manger. C'est comme si il y avait, une force invisible qui maintenait ma bouche hors de portée du fruit.
Je le repose et va ranger mon plateau.
Je sors rapidement du réfectoire et cours dans les toilettes. Je ne sais pas combien de temps je reste la tête sous l'eau, mais assez pour que mon visage soit glacé. Je l'essuie avec mon gilet et sors dans la cour. Tout le monde semble vouloir me tuer.
~Mon imagination me jour des tours~.
Et là, je ne sais pas pourquoi, je me mets à pleurer, mais sans sangloter. Des larmes de crocodiles coulent sur mes joues, et je ne ressens aucune tristesse, ni peur.
~Qu'est-ce qui se passe ?...~
Je continue de pleurer jusqu'à ce que Marina me rejoigne.
" Et ! Ça va ? Qu'est-ce qu'il y a ?
- Mais rien ! C'est ça le problème !
- T'es entrain de nous péter un plomb, là ! "
Elle me secoue et je continue de pleurer.
~Ils veulent tous me tuer...~ Je ferme les yeux et essaye d'arrêter de pleurer.
~ Mais qu'est-ce qui m'arrive, qu'est-ce qui m'arrive ?!!!~
J'ai toujours les yeux fermés, Marina a appelé l'infirmière et elle m'emmène avec elle.
Je continue de pleurer, les yeux toujours fermés. A côté de moi, Mariné raconte à Mme. Boisseau
" A la cantine, elle était bizarre, elle n'a presque pas touché ni à son hachis parmentier, ni à son ananas, alors qu'elle adore ça, d'habitude ! Après, elle est sortie en courant et j'ai fini de manger. Quand je l'ai rejoins, elle pleurait, mais sans sanglots. Je lui ai demandé ce qu'il se passait et elle m'a répondu que... qu'elle n'avait rien.
Elle semblait tétanisée ! Je crois qu'elle devient folle !"

Chapitre 4

Je crois que plusieurs heures étaient passées. Je devais m'être endormie. Je soupire et tend l'oreille, aucun bruit, à part celui de gouttes qui semblent tomber. J'ouvre les yeux, je ne suis pas à l'infirmerie. Je suis couchée sur un gros rocher. Il fait sombre, et froid. Je tremble et essaye de me lever. Je regarde autour de moi, je crois que je suis dans une grotte. La lumière du soleil me parvient à peine et je marche dans sa direction pour sortir.
~Mais je suis où, là ?...~
Je crois que j'ai marché au moins 20 bonnes minutes avant d'arriver dans une clairière, en pleine forêt. Les lieux ne me disent rien. Je suis un peu angoissée, je suis seule, et je ne sais pas comment je me suis retrouvée ici.
Alors seulement je comprends.
"Je suis morte."
Ça me rend triste de quitter mes parents, mes amies, ma vie quoi ! Mine de rien, elle me plaisait bien ! Je m'assois par terre et commence à pleurer pendant qu'un oiseau fait son nid au-dessus de ma tête.
Je décide de marcher pour sortir de la forêt, je n'allais pas y passer ma vie ! Enfin, ma mort.
La nuit arrive déjà, et j'ai du marcher plus de 5 kms.
~De toute façon, je n'aurais pas fini ce soir...~
Et je décide de passer la nuit sur place. J'ai déjà camper, mais jamais passé la nuit à la belle étoile, et, pour être honnête, ça ne m'enchante pas trop... Mais la fatigue est là, et malheureusement, la faim aussi. Je gargouille...et pas un seul fruit dans les environs. Je crois que je n'en trouverai pas avant d'être sortie de la forêt, donc, il vaut mieux que je dorme... Je me fait un petit coussin en mousse pas très confortable et le pose sur le tronc d'un arbre. J'avoue que je ne suis pas très rassurée à l'idée de dormir avec des bêtes sauvages. La nuit promet d'être longue... Mais fatiguée par la marche, je sombre dans un profond sommeil...
Quand je me réveille, le soleil perce à travers le feuillage des grands arbres. J'ai mieux dormi que je ne le pensait, mais j'ai très mal au dos. Je décide de reprendre immédiatement la marche, pour pouvoir au moins dormir au chaud ce soir. Je marche encore 3 heures environ, et mets mes mains dans les poches. J'ai encore ce papier mystérieux dedans. Je le sors et le relis " Koué za, démoi rélb Kiko ". J'ai beau avoir une mémoire très courte, je suis certaine que le message a changé.
" La fatigue me joue des tours... ". Mais non, il a bien changé. Ce mot n'est donc pas comme les autres. Reste à comprendre ce qu'il veut dire...
Je marche encore et je regarde ma montre. 16H. Je crois que je vais le reposer un peu. Je m'assois donc par terre et trouve quelques noisettes par-ci par-là. C'est un bien maigre goûter par rapporte à celui que je prends d'habitude en rentrant chez moi. Je me relève et marche encore.
Enfin, j'aperçois la lisière de la forêt et je cours pour l'atteindre. Le soleil d'avril m'éblouit et je cours toujours. J'arrive en haut d'une colline où je peux apercevoir un petit village avec une église. Je souris et descends jusqu'au village.
Dès la première maison, je m'arrête et toque, sans réponse. Je fait ainsi 5 maisons jusqu'à ce qu'une vieille femme m'ouvre.
" Derè !"
Elle semble appeler quelqu'un. En effet, elle est rejoint par un homme, moins âgé qu'elle.
" Qué ? il me regarde avec étonnement.
" Ko wasa bédé ? "
~C'est quoi c'délire ?~ Je tente alors de mimer une personne qui dort et les personnes me regardent.
" Jokada ?"
Je les regarde et me rends compte que je ne suis pas au bout de mes peines...

Chapitre 5

Je tente à nouveau de mimer
" Moi dormir ici ? "
Les deux personnes me regardent avec une drôle de tête.
" Est-ce que je pourrais dormir ici ? "
Oui, je sais. C'est bête d'avoir demander, mais ça vaut toujours le coup d'essayer...
L'homme me fait entrer et en mimant me demande si je veux manger. Je hoche la tête et il me montre un drôle de fauteuil difforme. Je m'assois et regarde autour de moi. Rien n'est comme chez moi. La table est très basse, il n'y a pas de télé, et dans la cheminée, pas de feu, mais une sorte de bulbe d'où sort un liquide violacé, comme une fontaine. Cette chose chauffe exactement comme le feu, mais il n'y a pas de bois dedans.
~C'est sûr, je ne suis pas chez moi.~
L'homme arrive avec un gros fruit rouge dans les mains. Je remarque que ses oreilles sont étranges, elles n'ont pas la même forme de coquillage que nous avons nous, plutôt une forme de combiné de téléphone. Je me saisi des fruits et remercie l'homme d'un regard. Je croque dans le fruit. Il est très spécial, on aurait dit de la mangue très acide. Pour être polie, je finit tout de même de manger le fruit.
~Boueurh...~
La vieille femme arrive et je lui souris. Elle me scrute puis s'en va vers une pièce voisine. Je me mets à pleurer.
Comprenez-moi ! Être seule, dans un monde où rien n'est comme chez vous ! Où personne ne parle votre langue! Où vous êtes condamnée à manger des fruits dégoûtants !
La femme m'entend et viens s'assoir à côté de moi. Elle me caresse les cheveux et marmonne
" Zoda...Ju loui padro ? "
Je ne lui répond rien, à quoi bon ?!
" Kouo va Terre ?!!! Elle a pris une expression très étonnée, elle regarde mes oreilles.
- Terre ?!!! Je la regarde avec autant d'étonnement qu'elle. Je hoche la tête.
- Kouo at Marion ?!!! "
Je ne peux rien répondre. Comment pourrait-elle connaître mon prénom ? Je n'arrive qu'à hocher doucement la tête.
La femme me saisit par le bras et m'emmène dehors avec elle. Le soleil se couche. Nous nous dirigeons vers une maison au toit violet en face de l'église.
" Kiko ! " Elle montre du doigt la maison et s'en va. Au début, j'ai un peu cette tête là: .
Je comprends que cette femme veut que j'aille voir la personne qui habite là.
Je m'approche donc et toque. Une femme vient m'ouvrir.
" Zey. Kar ah dou ?" Je ne fais que me montrer du doigt et dire
" Marion. La femme ne répond rien sur le coup.
- Marion ?!!! Krao !" Elle me pousse à l'intérieur.
" Marion, Terre ?!!!
Je hoche la tête et regarde les oreilles de la femme, elle sont comme les miennes.
" Vous venez de la Terre ?
- Houi. " Je n'en crois pas mes oreilles, cette femme sait parler ma langue.
" Je ne comprends pas bien ce que je fais ici. (J'essaie de parler doucement pour qu'elle comprenne)
- Tou as le mot avehc touah ?" Je comprends qu'elle parle de ce mot que j'ai trouvé dans les couloirs du collège. Je le sors de ma poche et le lui donne.
" Ceuh mot t'avais préveunuh que tou viendrais ici !
- Mais je ne pouvais pas comprendre le message !
- Ihl est écriht : " Tu es arrivée, va chez Kiko. " Je suis Kiko. Tou douah avouahr beaucoup de couhrage pouhr affronter ceuh qui t'attends !"

Chapitre 6

-Mais qu'est-ce qui m'attend ?
- Eh bien... Touh douah faihre ceuh queh jeuh touh dit ! Entre ! "
Je suis Kiko à l'intérieur.
" Pourquoi avez-vous un tel accent, alors que vous venez de la Terre ?
- J'ai étéh hamenéeh ici très jeuhne ! Jeuh neuh savais pas encore parler. Mhes pahrents m'ont un peuh apprhis à parlher leuhr langhue, le franhçais. Mhes pahrents sonht venus sur ici enh tant que simples touhristeuhs ! Ils sonht tombés amouhreux de la planèteuh. Maihs des gens onht découvert qu'ils étaient étrangers, à cauhse de leuhrs oreilles. Les habitants n'ont pas du tout appréciéh ! Ilhs les hont tués.
Je la regarde avec pitié.
- Mais vous, ils ne vous ont pas tué ?
- Non. J'étaihs cachée chez la fehmme qui ta ramené ihci. Les habitants qui ont tuhés mes parhents sont morts.
- Mais qu'est-ce que je dois faire ?!!!
- C'est oune lonhgue, trèhs lonhgue histouahre. Assied-toi."
Nous restons quelques minutes à parler du monde où je suis.
Je suis à Dahr, sur Féh. Je ne suis pas morte, mais dans un autre monde.
" Est-ce que Féh est dans l'univers ?
- Houi, mais pas danhs la Vouah Lahctée.
- Est-ce que je pourrais retourner chez moi, un jour ?
- Houi, mais il fauht queuh touh nouhs aide !*
- Mais à faire quoi, bon-sang ?
- A touhé Jouhlien !
- C'est qui, ça ?
- C'ehst un tehrrien qui veuht détrouire nohtre espèce ! Nouh ne sohmmes pas méchanhts ! Juhste un peuh différents !
- Oui, je sais. Mais je n'ai que 14 ans ! Je ne peux pas tuer un adulte !
- Ihl a thon âhge ! Ihk est trèhs faible d'hesprit ! Ihl est bêhte et méhchant ! Ihl est veuhnu hici de la mêhme façon que touah. Ihl a trouvé un moht, maihs il ne lui étaiht pas destinéh ! Il étaiht pouhr touah ! Nouhs voulions que vouhs souahyé auh couranht queuh nouhs existonhs ! Çah, çah lui a donnéh des idéehs fausses ! Ihl s'est entêté queuh nous vouloinhs tuer vohtre espèce ! C'est fauhx !

Chapitre 7

Je ne répondis rien, sur le coup, je m'était rendue compte de quelque chose.
" Ça veut dire qu'il est dans mon collège !!!
- Ton quouah ??
- Non, rien, vous ne pouvez pas connaître..."

Plongée dans mes pensés, je réfléchis aux Juliens de 4è.
~Deschamps... Martin... Boulanger... et Grange... Maintenant que j'y pense, Boulanger a disparu subitement, et tout le monde a crut qu'on l'avait enlevé...~

" Vous ne connaissez pas le nom de famille de ce Julien ?
- Son quouah ?
- M**** !! Vous n'avez donc rien en commun avec les humains !
- Çah neuh sert àh riehn queuh touh t'énehrve.
- Mais comprenez-moi, bon-sang ! Je connais rien ici, j'veux m'en aller !
- Mais touh douah nous aidéh !
- Et si j'ai pas envie ?!"
Kiko m'avait saisi le bras, et me le relâche.
Je sors doucement, laissant la femme me regarder d'un air vide.
Je cours, mais au fond, je n'ai aucun endroit où aller.
Je m'assois par terre.

~Pouquoi faut qu'ça tombe sur moi...~

Je me relève et va toquer à nouveau à la maison au toit violet, hésitante comme jamais.